TÉMOIGNAGES DE L'AUMÔNIER ET D'ADHÉRENTS
Comme de nombreuses organisations catholiques, notre Association a un saint patron, saint François de Sales, et un aumônier qui nous accompagne dans notre activité, le Père Bertrand Bousquet. Ce dernier succède au Père Guillaume de Menthière, curé de Notre-Dame de l'Assomption (Paris 16e), qui succédait lui-même au Père Francis Volle (cpcr), qui nous a quittés en décembre 2021. Ce dernier nous a longtemps adressé un billet, toujours édifiant. L'aumônier est membre de notre conseil syndical. |
Notre aumônier est depuis septembre 2019 le Père Bertrand BOUSQUET vicaire à Saint-Honoré d'Eylau (Paris 16).
LE PÈRE FRANCIS VOLLE, CPCR
Le Père Francis Volle, né le 29 mars 1925 dans une famille de la petite paysannerie ardéchoise, fut depuis 1945 membre de la Congrégation des Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi.
Cette Congrégation de racine ignatienne, fondée en 1928 par le Père François de Paule Vallet, s'est orientée vers l'enrichissement de la vie paroissiale par le moyen notamment de la pratique des Exercices Spirituels pour hommes adultes, en retraites fermées.
Le Père Volle a développé son apostolat des retraites spécialement en pays ibéro-américains. Membre de l'Association des Ecrivains Catholiques, il fut longtemps notre aumônier, avec une vingtaine d'ouvrages à son actif (parus aux éditions Joyeuse Lumière). Il est mort dans la nuit du 19 décembre 2021 à la Maison Nazareth de Chabeuil (Drôme) où il a vécu ses dernières années.
Prière de Benoît XVI, le 6 février 2022
Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon coeur reste joyeux parce que je crois fermement que le Seigneur n'est pas seulement le juge juste mais, en même temps, l'ami et le frère qui a déjà souffert lui-même mes manquements et qui, en tant que juge, est en même temps mon avocat (Paraclet). A l'approche de l'heure du jugement, la grâce d'être chrétien me devient toujours plus claire. Être chrétien me donne la connaissance, bien plus, l'amitié avec le juge de ma vie et me permet de traverser avec confiance la porte obscure de la mort. A ce propos, me revient sans cesse à l'esprit ce que Jean rapporte au début de l'Apocalypse : il voit le Fils de l'homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sur lui sa main droite, lui dit : "Ne crains pas, c'est moi..." (cf Ap 1, 12-17)
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-05/francois.html
Le Pape aux écrivains et poètes: « l'Église a besoin de votre génie »
Le Pape François a reçu en audience ce samedi 27 mai 2023 au Vatican les participants à la Conférence promue par La Civiltà Cattolica avec l'Université de Georgetown. L’évêque de Rome a invité dans son discours ces poètes, écrivains et scénaristes à « imaginer des mots et des visions qui nous aident à lire le mystère de la vie humaine » et « à orienter nos sociétés vers la beauté et la fraternité universelle ».
« Les mots des écrivains m'ont aidé à me comprendre, à comprendre le monde, à comprendre mon peuple, mais aussi à approfondir le cœur humain, à approfondir ma vie personnelle de foi, et même ma tâche pastorale, encore aujourd'hui dans ce ministère », a tout d’abord confié le Pape, expliquant ensuite que la parole littéraire est comme « une épine dans le cœur qui vous pousse à la contemplation et vous met sur la voie ». « La poésie est ouverte, elle vous projette ailleurs », a affirmé le Pape accueillant aujourd'hui des poètes, des écrivains, des scénaristes et des cinéastes de différentes parties du monde.
« Des yeux qui regardent et rêvent »
L'artiste est l'homme qui, avec ses yeux, regarde, a relevé François, et en même temps rêve, voit plus loin, prophétise, annonce une autre façon de voir et de « comprendre les choses qui sont sous nos yeux ». En fait, a-t-il ajouté, « la poésie ne parle pas de la réalité à partir de principes abstraits, mais en écoutant la réalité elle-même : le travail, l'amour, la mort et toutes les petites et grandes choses qui remplissent la vie. Et, en ce sens, elle nous aide à "capter la voix de Dieu même à partir de la voix du temps" ».
Le "génie" utile à l'Église
François voit l'art comme un « antidote contre la mentalité de calcul et d'uniformité » qui reste un « défi à notre imagination, notre façon de voir et de comprendre les choses ». Et en ce sens, a-t-il mentionné, l'Évangile lui-même est un « défi artistique, avec une charge "révolutionnaire" que vous êtes appelés à exprimer par votre génie, par une parole qui proteste, qui appelle, qui crie ». L’Église selon l’évêque de Rome a aujourd’hui besoin de
« votre génie, parce qu'elle a besoin de protester, d'appeler et de crier ! »
La voix de l'inquiétude humaine
L’univers de l’art, a estimé François, est aussi le terrain fertile où s'expriment les
« oppositions polaires » de la réalité, qui exigent toujours un langage créatif et non rigide, capable de transmettre des messages et des puissantes visions.
Avec la parole de la poésie, le Pape a suggéré de « rassembler les désirs agités qui habitent le cœur humain, afin qu'ils ne se refroidissent pas et qu'ils ne s'éteignent pas ». Ce travail permet à l'Esprit d'agir, de créer l'harmonie dans les tensions et les contradictions de la vie humaine, a-t-déclaré, d'entretenir le feu des bonnes passions et de contribuer à la croissance de la beauté sous toutes ses formes, une beauté qui s'exprime précisément à travers la richesse des arts.
Dieu le grand poète de l'humanité
Le Souverain pontife a exhorté les poètes, conteurs, metteurs en scène, artistes, à « donner vie et corps, à donner des mots à tout ce que les êtres humains vivent, ressentent, rêvent, souffrent, en créant de l'harmonie et de la beauté. C'est un travail évangélique qui nous aide aussi à mieux comprendre Dieu, le grand poète de l'humanité ». Évoquant « les tensions de l'âme, de la complexité des décisions, de la nature contradictoire de
l'existence », le Pape a expliqué qu’il y a des choses dans la vie que, parfois, « nous ne pouvons même pas comprendre ou pour lesquelles nous ne trouvons pas les mots appropriés : c'est votre terrain fertile, votre champ d'action. Et c'est aussi là que l'on fait souvent l'expérience de Dieu. Une expérience qui est toujours "débordante" ». « On ne peut pas la prendre, a-t-il poursuivi, on la sent et elle va au-delà ; elle est toujours débordante, l'expérience de Dieu », comme « une piscine où l'eau tombe sans cesse et qui, au bout d'un moment, se remplit et l'eau déborde, elle déborde ».
Apprendre des critiques
Concernant les critiques qui pourraient advenir, l’évêque de Rome a conseillé de
« supporter le poids de la critique », tout en essayant également « d'apprendre de la critique ». Un autre conseil donné par François: « ne cessez pas pour autant d'être créatifs. Ne perdez pas l'émerveillement d'être en vie ».
« Regardez donc ce rêve, cette voix de l'agitation humaine; vous avez donc aussi une grande responsabilité » a lancé le Souverain pontife.
«Ceux qui façonnent notre imagination»
Dans le travail de ces artistes, François relève aussi « une conséquence sur l'imaginaire spirituel des gens de notre temps, surtout en ce qui concerne la figure du Christ », soulignant la nécessité d’avoir aujourd’hui « le génie d'un nouveau langage, d'histoires et d'images fortes, d'écrivains, de poètes, d'artistes capables de crier au monde le message de l'Évangile, de nous faire voir Jésus ». Cette tâche « nous aide à voir Jésus, à guérir notre imagination de tout ce qui obscurcit son visage ou, pire encore, de tout ce qui veut l'apprivoiser ».
Préserver l'image du Christ
Le Pape a également souligné qu’apprivoiser le visage du Christ, presque essayer de le définir et de l'enfermer dans des schémas, c'est détruire son image. « Le Seigneur nous surprend toujours, le Christ est toujours plus grand, il est toujours un mystère qui, d'une certaine manière, nous échappe. Il est difficile de le mettre dans un cadre et de l'accrocher au mur. Il nous surprend toujours, et quand nous ne sentons pas que le Seigneur nous surprend, quelque chose ne va pas : notre cœur est fini et fermé », a dit le Pape.
Voilà pour François «le défi pour l'imagination catholique de notre temps, le défi qui vous est donné : ne pas "expliquer" le mystère du Christ, qui en réalité est inépuisable »; mais
« nous le faire toucher, nous le faire sentir tout près de nous, nous le livrer comme une réalité vivante, et nous faire saisir la beauté de sa promesse. Parce que sa promesse aide notre imagination : elle nous aide à imaginer notre vie, notre histoire et l'avenir de l'humanité d'une manière nouvelle ! »
Accueillir le mystère de Dieu
Concluant son discours, le Saint-Père a invité les participants à la conférence promue par La Civiltà Cattolica avec l'Université de Georgetown à continuer à « rêver, à imaginer des mots et des visions qui nous aident à lire le mystère de la vie humaine et à orienter nos sociétés vers la beauté et la fraternité universelle. Aidez-nous encore à ouvrir notre imagination pour qu'elle dépasse les limites étroites de l'ego et s'ouvre au saint mystère de Dieu. Allez de l'avant, sans vous lasser, avec créativité et courage ! »